23 janvier 2018

Quand Marianne se trouvait laide

"Enfant, j'étais convaincue d'être très laide. A un moment, j'ai porté des lunettes, un appareil dentaire, une coiffure ridicule, j'étais réellement disgracieuse. Je me souviens de m'être longuement examinée dans une glace, un jour, et de m'être dit : " Bon, moi qui rêvais d'être belle, c'est raté ; je suis moche, il vaut mieux que je l'accepte. " Ce sentiment m'a poursuivie toute ma vie."
                Brigitte Bardot

"J'ai une histoire merveilleuse avec Marguerite Yourcenar. Figurez-vous que lorsqu'elle a été élue à l'Académie française, en  1980, on lui a demandé qui elle aimerait rencontrer. " Brigitte Bardot ", a-t-elle répondu. Alors on m'a téléphoné à La Madrague : " Marguerite Yourcenar voudrait vous voir. " Je ne la connaissais pas, je me suis dit que c'était encore une de ces mondanités à la con que je fuyais, et j'ai décliné l'invitation à Paris. Et puis quelque temps après, un soir de tempête, tandis que je rentrais toute crottée de ma petite ferme vers La Madrague, entourée de mes chiens, mon gardien m'a appelée: " Il y a une dame, au portail, qui voudrait vous voir. " Une visite ? Sous cette pluie et alors qu'il fait nuit ? Qui est-ce ? " Elle a dit : Mme  Yourcenar. " Eh bien nous avons passé un moment extraordinaire ! Je l'ai fait entrer, aussi trempée et crottée que moi, on s'est réchauffées devant un bon feu de cheminée, avec un petit coup de champagne. Et on a parlé, parlé, parlé, comme si on se connaissait depuis toujours."

Lu dans:
Brigitte Bardot" Sans les animaux, je me serais suicidée ". Annick Cojean Le Monde.  21 janvier 2018. Extrait p. 22

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