18 juillet 2017

Le prix de l'usure

"Victor, descendant des Cosaques de l'Oural, à qui nous louons un side-car Oural  et signalons que le réservoir fuit et que manquent les freins, explique d'une voix très douce: «Chaque moto a sa vie propre ... »
            Sylvain Tesson

Il faudrait entamer les études de médecine par un stage de mécanique moto. J'ai relu hier quelques passages du mécanicien philosophe Matthew Crawford et son éloge du carburateur, qui m'a initié à une approche anthropomorphique de ma vieille moto Honda les jours où elle rechigne à la tâche. Comme la moto, chaque humain a sa vie propre, justifiant tant de misères apparues au fil du temps et qui ne relèvent guère d'un atavisme familial ou d'une hérédité faible. Chaque journée, avec son stress, sa fatigue, ses addictions, ses petits traumatismes crée l'usure de l'ensemble et prépare les points de ruptures futurs. Il semble vain de s'en lamenter, mieux vaut le considérer comme le prix payé pour vivre. 
 

Lu dans:
Sylvain Tesson. Géographie de l'instant. Pocket.15645. Editions des Equateurs. 407 pages.  Extrait p.71
Matthew B. Crawford. Eloge du carburateur. Essai sur le sens et la valeur du travail. La Découverte. 2009. 250 pages.

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