26 mai 2017

Je suis responsable de mon robot

 « Lorsqu'un robot peut s'adapter et apprendre de son propriétaire, ce dernier est responsable de son éducation.»
            Laurence Devillers


Les robots conversationnels affectifs sont annoncés, dotés d'une grande capacité de calcul, capables de reconnaître et de simuler des émotions, mais sans les ressentir eux-mêmes. Ils se déplacent et se rechargent tout seuls, mesurent 1,20 mètre et sont programmés pour être d'humeur positive. Ils ont un visage joyeux, souriant, voire enfantin. Destinés à l'assistance de personnes à leur domicile, leur notice précise qu'ils ne sont pas programmés pour s'occuper de très petits enfants sans la présence des parents, de peur "qu'ils se mettent à les aimer et même à les préférer aux humains." Dans la même notice, il est écrit également que «lorsqu'un robot peut s'adapter et apprendre de son propriétaire, celui-ci est responsable de son éducation ». Conseil utile car lui faire désapprendre après apprentissage est une vraie question. En 2016, un robot conversationnel nommé Tay de Microsoft simulait une jeune adolescente naïve discutant sur Twitter.  Le projet a tourné court, lorsque des internautes ont décidé de lui apprendre principalement la violence verbale. Tay a débuté son expérience en disant que les «humains étaient super cool», puis en vingt-quatre heures elle a posté des messages bizarres : «Je hais les féministes, elles devraient toutes brûler en enfer», ou encore «Hitler a fait ce qu'il fallait». On a les robots qu'on mérite.


Lu dans:
Laurence Devillers. Des robots et des hommes. Mythes, fantasmes et réalité. Plon. 2017.  Format Kindle. 240 pages. Extrait p.123

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