23 février 2017

Boucs émissaires


"Paris 1348. La peste. La surpopulation au cœur de la ville rendait la situation particulièrement difficile. Seule la fuite pouvait permettre d'échapper à l'épidémie. Personne ne savait d'où provenait la peste ni comment elle se propageait de foyer en foyer.  Dans ce cas précis, la rumeur se répandit que les responsables étaient les chats. On avait déjà désigné les juifs. Cette fois, on a accusé les chats. Une razzia en règle s'ensuivit. Tous les chats qu'on put capturer furent mis à mort et jetés dans la Seine. Autrement dit, les véritables responsables de l'épidémie, à savoir les rats, furent débarrassés en un tournemain de leur seul ennemi naturel. Leur nombre explosa, de même que l'épidémie. Bientôt, on put dénombrer jusqu'à huit cents décès par jour dans la capitale."
               Henning Mankel

Il est plus simple de trouver un bouc émissaire qu'une solution à un problème. Ne nous précipitons pas sur le chat qui passe. Il fait peut-être partie de la solution. 


Lu dans:
Henning Mankell. Sable mouvant. Seuil 2015. Points 380 pages. Extrait pp. 168-169

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