28 mars 2016

"Le printemps est là.
J’entends le bruit des vagues
De dessous mon bureau."
                       Imai SEI



23 mars 2016

Etrange époque


"Trois assassins, nés et grandis en France, ont horrifié le monde par la barbarie de leur crime. Mais ils ne sont pas des barbares. Ils sont tels qu'on peut en croiser tous les jours, à chaque instant, au lycée, au métro, dans la vie quotidienne."
        Le Clezio. Lettre à ma fille.

Des bombes et un carnage à l'aéroport et dans le métro Maelbeek. C'est étrange mais nous aurions aimé être là en ce moment, près de vous, plutôt qu'ici entre ces sommets enneigés et ensoleillés, si beaux et si paisibles qu'on a l'impression d'une autre planète, d'autres humains, ce qui accentue le sentiment d'incompréhension de ce qui se vit pour le moment à Bruxelles, près de chez nous. Jusqu'ici, en un sens, l'horreur c'était les autres: des "returnees" syriens frappant une synagogue, un journal satirique un peu bête et méchant, des fans de rock au bataclan, comment dire? c'était horrible mais c'était pas nous, c'était pas moi. Et puis il y eut cette traque à la rue des Quatre-Vents à Molenbeek, ces façades connues, ce "tout près de chez moi", ces populations côtoyées depuis tant d'années dans le croissant pauvre bruxellois, soupçonnées de n'être qu'un vaste territoire conspiratif. Et enfin ce matin ces explosions dans "notre" aéroport familier, puis dans ce métro Maelbeek à l'heure précise où - quand on n'est pas en Suisse - on se trouve. On a exhibé aux news Salah Abdeslam, il avait la tête du marchand de glaces ou du soepket de ma rue, puis trois gars poussant avec nonchalance leur chariot à bagages, qui seraient les auteurs de l'attentat. Il nous faudra désormais, comme nos petits-enfants paraissent l'avoir compris avant nous, vivre dans un monde où on peut vous tuer parce qu'on part travailler, sans autre raison, et où votre agresseur est peut-être votre marchand de glaces. Où l'embonpoint de votre voisin de bus est peut-être une ceinture d'explosifs et où devant l'hôpital Erasme sont prévues des places pour les bus et des places pour les automitrailleuses. Et continuer à sourire des blagues de la fleuriste, du guano des pigeons sur la casquette de l'agent et de la petite fille en robe rouge qui danse en avançant. Sourire parce que demain sans doute, ces mêmes petits-enfants prendront ces problèmes par un autre bout, les comprenant mieux que nous ne le fîmes car ayant grandi dedans. 

Lu dans:
JMG Le Clezio. Lettre à ma fille, au lendemain du 11 janvier 2015.


20 mars 2016

La part inconnue

"La grande aventure, c'est de voir surgir quelque chose d'inconnu, chaque jour, dans un même visage."
                   Daniel Bergezan, à propos de Giacometti


Secret de séduction: ne se dévoiler que ce qu'il faut. 




Lu dans:
Daniel Berghezan. Les Admirés. Création graphique Mnique Lucchini. Ed Musimot. 2016.

18 mars 2016

17 mars 2016

Instantané

"Au centre exact de la clairière
une fois par millions d’années
la lumière toute se condense
dans l’étincelle d’un papillon."
    Jean Mambrino

N'être qu'un papillon, hasard fragile et unique au monde.




Lu dans:
Jean Mambrino. L’oiseau Cœur. Stock. 1979. Extrait page 29 

16 mars 2016

Chut !

" On nous propose aujourd’hui de jouir du silence comme d’un produit de luxe."
                    Matthew B. Crawford

"Certaines ressources, comme l’air que nous respirons ou l’eau que nous buvons, sont des biens communs. (..) De mon point de vue, l’absence de bruit est aussi une ressource de ce type. Plus précisément, le fait de ne pas être interpellé est un bien précieux qui nous semble aller de soi. De même que l’air pur nous permet de respirer, le silence, au sens large que je viens de définir, est ce qui nous permet de penser. Nous y renonçons volontiers lorsque nous sommes en compagnie de personnes avec lesquelles nous entretenons une relation, ou bien quand nous sommes d’humeur à échanger avec des inconnus. Mais c’est une tout autre affaire que d’être l’objet d’une interpellation automatisée. 

Les bienfaits du silence sont difficiles à évaluer ; ils ne sont pas mesurables en termes économétriques par des outils tels que le produit intérieur brut. Et pourtant, la quantité de silence disponible contribue certainement à la créativité et à l’innovation. Même si cela n’apparaît pas au niveau des statistiques de la réussite scolaire, par exemple, tout au long de son cursus éducatif un élève ou un étudiant consomme certainement une grande quantité de silence. (..)

On nous propose aujourd’hui de jouir du silence comme d’un produit de luxe. Dans le salon classe affaires de l’aéroport Charles-de-Gaulle, le seul bruit susceptible de vous déranger est le tintement occasionnel d’une petite cuillère contre la porcelaine : pas de télévision, pas de publicité sur les murs. Et c’est avant tout ce silence, plus que les autres dimensions de cet espace d’exclusivité, qui donne à ses usagers une sensation de luxe. Lorsque vous pénétrez dans ce sanctuaire et que les portes automatiques se referment hermétiquement derrière vous avec un chuintement discret, la différence est presque tactile, comme si l’on passait d’un habit de crin à un vêtement de satin. Vous vous sentez moins crispé, les muscles de votre cou se détendent ; au bout de vingt minutes, la fatigue s’est dissipée. Vous êtes délivré. Dans le reste de l’aéroport règne la cacophonie habituelle. Parce que nous avons permis à notre attention d’être transformée en marchandise, il nous faut désormais payer pour la retrouver."



 
Lu dans:
Matthew B. Crawford. Contact. Pourquoi nous avons perdu le monde, et comment le retrouver. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Marc Saint-Upéry et Christophe Jaquet. 2016

15 mars 2016


« Le vie éternelle, si elle existe, ne consiste pas à prolonger indéfiniment la durée de notre existence, mais sa profondeur. "
                 Kathleen Dean Moore




Lu dans:
Kathleen Dean Moore. Petit traité de philosophie naturelle, Holdfast,. Traduit de l’américain par Camille Fort-Cantoni. Gallmeister. Nature writing. 2006. 185 p. Extrait. p.69

14 mars 2016

Votre attention s'il vous plaît


"La dernière découverte du capitalisme: passer d'une économie de l’information (la publicité traditionnelle pour des produits de consommation) à une économie de l’attention captant notre intérêt de manière consciente ou inconsciente le plus longtemps et le plus fréquemment possible pour nous suggérer ces mêmes produits de consommation."
                    Matthew B. Crawford.

Les passagers des bus de Séoul, en Corée du Sud, sont ainsi désormais confrontés au nec plus ultra du marketing : la publicité leur monte littéralement au nez. Chaque fois que les haut-parleurs du bus vantent la chaîne de restauration rapide Dunkin’ Donuts – chaque fois que le véhicule est sur le point de faire une halte près de l’un de ses établissements –, le système de ventilation diffuse une odeur de café de chez Dunkin’ Donuts. Et la voix d’un annonceur renchérit en vous signalant la chose, au cas où l’arôme vous aurait échappé. Ce type de publicité est particulièrement agressif et envahissant, mais on peut aussi considérer qu’il est particulièrement bien ciblé, dans la mesure où il vise les passagers qui commencent leur journée de travail et déclenche leur envie de café par le biais de cette exposition olfactive juste au moment où, comme par hasard apparaît un Dunkin’ Donuts à proximité de l’arrêt de bus. L’agence de créatifs responsable de cette merveille a été récompensée par ses pairs par un Lion de Bronze pour la « meilleure utilisation de la publicité ambiante ».  Un Lion aurait aussi pu être attribué aux terminaux bancaires les plus récents utilisant les quelques secondes de chaque intervalle entre l’introduction de la carte, la confirmation du montant des achats et la saisie du code confidentiel pour faire défiler des publicités à l’écran. La durée même de ces intervalles trahit leur caractère prémédité, utilisant à des fins purement publicitaires l'attention captivée pour effectuer correctement le paiement. Ce type d’intrusion constitue un véritable vol de l'attention que nous n'avons pas choisi et contre lequel nous sommes impuissants. Nous sommes désormais à la merci des exploiteurs de « temps de cerveau disponible ».

Lu dans:
Matthew B. Crawford. Contact. Pourquoi nous avons perdu le monde, et comment le retrouver. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Marc Saint-Upéry et Christophe Jaquet. 2016

12 mars 2016

La vie en radeau immobile


"Une fille et un garçon
au bord du ruisseau et dans la forêt
d'abord ils sont jeunes ensemble
puis ensemble ils sont vieux.
Dehors les années s'étendent
et ce qu'on nomme la vie 
l'être-ensemble     habite dedans
qui ne connaît ni la vie       ni les ans."
        Hannah Arendt

Amusant clin d’œil aux années qui passent, hier soir à la caisse du cinéma Vendôme: Marie-France me souffle de demander la réduction senior. J'avais complètement zappé ce détail, dans ma tête j'étais au même endroit 45 ans plus tôt faisant la file pour découvrir Le Messager (The Go-Between) de Joseph Losey. Où en sommes-nous sur le sentier de notre existence, semblables et différents dans notre relation à nos proches, mais aussi dans notre relation au temps? Passagers d'un radeau en apparence immobile sur un fleuve dont ce seraient les berges qui se déplacent. Tout ceci n'est évidemment qu'illusion pure, mais cela aide à vivre. 



Lu dans:
Hannah Arendt. Heureux celui qui n'a pas de patrie. Poèmes de pensée. Rassemblés par Karin Biro. Payot. 240 pages. 2015. Extrait p.159

11 mars 2016

N'être que par soi-même


"Je cherchais à savoir si Érasme de Rotterdam était de ce parti-là. Mais quelqu'un me répondit: « Erasmus est homo pro se. »
          Erasme. Epistolae obscurorum virorum, 1515.



Lu dans:
Stefan Zweig. Erasme. Grandeur et décadence d'une idée. 1935. Le Livre de Poche. 14019. 188 pages. Exergue.

10 mars 2016

L'avenir en partage

"Faire l'amour avec un homme qui se cherche encore, c'est serrer l'avenir dans ses bras."
                Franck Pavloff

Humour second degré? Sans aucun doute. Ce qu'en racontent les femmes paraît plus critique.
 


 
Lu dans:
Franck Pavloff. L'Enfant des Marges. Albin Michel. 2014. 240 pages. Extrait p.230

08 mars 2016

Matins mutins


«Celui qui maîtrise les odeurs, maîtrise le cœur des hommes».
Suskind. Le Parfum

Elle a pris de l'âge, mais pas le morne ennui. Tout passe, le rire des enfants, une passion, l'amitié des collègues de travail, les paysages somptueux, les repas de fête et l'attente de projets. Seuls lui restent de superbes souvenirs et son eau de toilette. Matin après matin, elle va se lover quelques minutes aux endroits de sa vie passée, aubette de bus, café-tabac, croissanterie, ascenseur, local des copies, afin d'y laisser son empreinte olfactive, discret rappel d'un passé heureux. Pour s'enfuir aussitôt et rejoindre sa propre journée qui commence, entre lessives et repas. Elle ne connaît plus son âge, ni le prénom de l'aimé même si elle en rêve encore. La mémoire est un roman poreux.


Ces objets qui nous dessinent


"J'ai couru nu-pieds tant de chemins     de chemins
j'ai couru     je les prends dans ma main
je les chauffe     ils sont encore froids
je les chauffe en les gardant sur moi
O miracle         les petits souliers
ô miracle         sont juste à mon pied . "
        Guy Béart. Dans la neige.

Et si les objets avec lesquels se tisse une relation privilégiée devenaient une part de nous-mêmes et prenaient vie? Un soir, rentré tard, j'aperçois au pied de l'escalier une paire de minuscules bottillons qui aussitôt me font dire: chouette, Aurore est là. Petites chaussures d'enfant dont les plis du cuir épouseront exactement le pied le matin au lever, lui procurant cet indispensable sentiment de sécurité de retrouver un objet pour elle unique au monde, moulé comme une caresse. Il en est d'autres, du matelas creusé par les longues lectures au fauteuil du père disparu dont l'empreinte est comme un refuge, de la pipe de bruyère qui fut de toutes les confidences à la lampe de bureau qui fut de toutes les veilles. Comme le soulignent joliment Biefnot-Dannemark dans leur superbe Kyrielle Blues "tu sais, Nina, dans cette kyrielle d'objets, quelques-uns seulement ont une vague valeur matérielle; la plupart n'ont que celle du souvenir, qui est si subjective..." Et d'énumérer avec tendresse le testament d'un père resté mystérieux qui lègue à sa fille bout à bout, "la volière, la cage de Kiki, le hamac en toile rayée qu'on tendait entre deux arbres du jardin, un ensemble à cocktail en verre de Biot, la carafe et les six flûtes qui ont miraculeusement traversé le temps. Une crêpière électrique (bien utile lors des goûters d'anniversaire), un pick-up Radiola, des billets d'entrée dans des musées, des petits cailloux définitivement anonymes, la carapace vert émeraude d'un scarabée. Ce sont les traces de moments privilégiés. Cette période où nous ne nous quittions pas. J'aurais tant aimé qu'elle dure davantage."

Kyrielle d'objets et de souvenirs. Un bien beau mot, Kyrielle, dont il a été écrit "que c'était le prénom d'une elfe très jolie qui vivait au fond du jardin dans le creux d'un très vieil arbre, et dont il était amoureux". Comment échapper en effet à son inévitable séduction quand cette somme d'objets mineurs tisse le fil même de nos existences, permettant à ceux qui ne nous ont que peu connus de découvrir des qualités insoupçonnées, des secrets inavoués, des rencontres lumineuses. C'est le thème du dernier ouvrage de Véronique Biefnot et de Francis Dannemark dont le travail de re-création permanente force l'admiration, dédaignant superbement les canons de la réussite littéraire préformatée pour s'aventurer dans l'édition d'ouvrages ciselés proposant une double voire une triple lecture: un texte d'une écriture limpide, illustré par de superbes dessins qui font chanter les pages et - omniprésente - la musique qui égrène tour-à-tour les notes de Bill Evans, de Charlie Parker, de Nat King Cole, ambiances jazzy, bandes sonores de films ou sons du carillon de Hazebrouck. Un roman de va-et-vient permanent et précurseur entre écriture, peinture et sonorités musicales qui réinvente une littérature étonnamment en phase avec notre époque où ne survivent que les voies métisses et le multimédia. Une littérature à l'image de ses auteurs qui prennent plaisir à brouiller les cartes jusque dans leur double patronyme - je ne sais pas où tu commences, tu ne sais pas où je finis - délicieusement non-conventionnels.



Lu dans :
Biefnot-Dannemark. Kyrielle Blues. Escales des lettres. Le Castor astral. 2016. 284 pages. Extraits pp. 61,62, 75

06 mars 2016

Carrément trop jeune


«Trop énorme, ça me pompe grave."

Il y a un effet identitaire dans les tics de langage, ces «grands indispensables inutiles». Aussi irritants soient-ils parfois, leur connotation n’est pas seulement négative mais ils trahissent souvent un fossé générationnel. Un père de famille peut s’énerver de l’emploi du «trop énorme» et autres «tu vois, genre» qui sortent en flots de la bouche de sa marmaille mais, malgré les alternatives qu'il pourra proposer, rien n’y fera. Parce que ladite marmaille utilise ces expressions exprès, inconsciemment ou non, pour se différencier et montrer son appartenance à un clan excluant les parents. Ces frontières générationnelles ne sont d'ailleurs guère poreuses, le sexagénaire qui s’essaiera à un «ça me pompe, grave», là où d’ordinaire il dit «cela a le don de m’agacer», frisera le ridicule au mieux, ou au pire suscitera l’indignation devant sa vulgarité.



Lu dans:
Anne-Sophie Leurquin. «Carrément», «Du coup» : les tics de langage, inutiles et indispensables. Le Soir jeudi 3 mars 2016.
Michel Francard. Vous avez de ces mots…  Chronique Le Soir

05 mars 2016


" J’admirais la beauté
    à présent je fais partie de la beauté ."
            Robinson Jeffers. Écrit pour une pierre tombale.               



Lu dans :
Robinson Jeffers. Écrit pour une pierre tombale. Anthologie de la poésie américaine, Alain Bosquet, Stock.
Liliane Wouters. Comme vient un voleur dans la nuit (peur, stupeur, poèmes). Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. 1998

04 mars 2016

Rien à part du bonheur

"Jusqu'au soir      rien
des heures lentes
une présence humaine
un vin léger et parfumé
de la musique
de longs silences
               le bonheur..."

Irène NEMIROVSKY (Suite française)

02 mars 2016

La vie quand même

 «La vie n'est qu'une suite de problèmes, mais le pire, c'est qu'elle s'arrête! »
             Woody Allen

Un patient nonagénaire, veuf de peu, s'avéra inconsolable "alors qu'on peut dire, docteur, que ma femme n'a pas arrêté de me disputer pendant 60 ans. Et aujourd'hui c'est incroyable comme cela me manque." Paradoxe des souffrances de la vie comme elle va, même quand elle va très mal, et à laquelle on s'accroche souvent de toutes ses forces. A l'instar d'Etty Hillesum, incarcérée à Auschwitz où elle mourra le 30 novembre 1943 et pressentant l'issue: «Comme la vie est belle pourtant. »


Lu dans:
Frédéric Lenoir. La puissance de la joie. Fayard. 2015. 217 pages. Extrait p.182
Etty Hillesum, Les Écrits, Journaux et Lettres 1941 « 24 septembre 1942 », Seuil. Extrait p. 201

Gén-heureux

"Nous savons tout du prix des choses, mais rien de leur valeur."
         Oscar Wilde

Le partage est-il une composante du bonheur? Selon une étude des Nations unies, les trois quarts du bonheur des gens seraient basés sur six critères: le pouvoir d'achat, la santé, les réseaux sociaux, la confiance (la faible corruption dans les entreprises privées ou publiques), les droits civiques et... la générosité vis-à-vis d'autrui. Ceci suscite la réflexion sur la place d'une économie de partage dans notre économie de marché. Yanis Varoufakis, ancien ministre des Finances grec, évoque dans son dernier opus l'utilisation des cigarettes dans les camps de prisonniers de guerre, devenues rapidement monnaie d'échange pour acquérir café, thé, savon et divers services. La notion du "prix des choses" réapparaissait ainsi rapidement, même dans le dénuement le plus extrême. Ce ne fut pas toujours le cas, et l'auteur rapporte le récit de son propre père dans les camps de concentration de Makronissos et d'lkaria après la fin de la guerre civile grecque (1946-1949), où les colis qui arrivaient étaient aussitôt partagés sans monnaie d'échange. Non-fumeur, il demanda à la famille d'envoyer des cigarettes, qui furent aussitôt distribuées à ceux qui fumaient sans rien attendre en retour.  Si l'économie de marché crée de la richesse, l'économie de partage crée de la valeur. 


 
Lu dans:
http://worldhappiness.report/
Yanis Varoufakis. Un autre monde est possible. Pour que me fille croie encore à l'économie. Flammarion. 2015. 318 pages. Extrait pp 200, 201

01 mars 2016

"Tu crois posséder, tu n’as rien.
Tu crois avancer, tu n’as pas bougé.
Tu crois appartenir, tu échappes.
Tu crois habiter, tu traverses.
Tu crois finir, tu commences."
    Liliane Wouters