30 mai 2008

La simplicité

"Il faut beaucoup travailler pour faire croire qu'on ne s'est pas foulé."
Anna Gavalda

La recherche de la simplicité, c'est l'art suprême.

29 mai 2008

Le bonheur de grand matin

"Se lever de bonheur."
Pub pour Douwe Egberts

Un double sens subtil, elle m'a fait sourire. Et vous ?

28 mai 2008

La vie comme un hôpital

"Cette vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit.
Celui-ci voudrait souffrir en face du poêle, et celui-là croit qu'il guérirait à côté de la fenêtre."

Baudelaire

Lu dans
Les idées des autres . Simon Leys. Plon 2005. 135 p

26 mai 2008

Sagesse des gosses

"Je cours parce que toute le monde il court".


Petite phrase amusante, reprise par Le Soir dans son récit des incidents anderlechtois de vendredi, mise dans la bouche d'un gamin qui court vers les endroits où cela se bagarre. Une double lecture est possible d'ailleurs, et que chacun de nous peut s'attribuer au quotidien.

24 mai 2008

La région n'est pas sûre

"Quand on ne sait même plus ce qu'on doit revendiquer, on se contente d'émeutes"
Alina Reyes

Etonnant, en quelques heures grâce aux services du personnel de voirie (ils travaillaient hier en permanence, quasi entre l'autopompe de la police et les policiers à cheval) tout a repris un aspect strictement normal, les terrasses de bistrot attendent le badaud, les cortèges de mariage claxonnent, les cloches de Saint Guidon carillonnent, les commerces font de bonnes affaires. Les quelques vitrines brisées ont scotché les fentes ou ont placé des cartons colorés du plus bel effet, les vitres des abribus brisées ont été soigneusement évidées et on les croirait dotées de vitres si propres qu'on ne les verrait pas. Incroyable force de "la vie normale" à reprendre le dessus comme la mer reprend possession de la plage après la marée. Les émeutiers dorment sans doute et rêvent qu'ils "nikkent la mère de leurs ennemis".
Tout est relatif. Entendu hier soir aux urgences de l'hôpital Iris Sud, tenues par un médecin pakistanais: "la région n'est pas sûre". Venu d'un habitant d'Islamadab, cela décoiffe quand même, et démontre la relativité des choses.

Sagesse des blogs de castagne

"Je te hlef que ya pas un skynet qu'est à mon niveau intellectuel (..)."
Sagesse des blogs.


Triste soirée, triste journée. Un hélico en vol stationnaire au-dessus du jardin durant plusieurs heures depuis mardi, le hululement continu des sirènes de police et d'ambulances jusque 5 heures du matin. Un tour à moto le soir sur les endroits de la castagne pour m'assurer que je ne rêve pas confirme que c'est bête, très imbibé de bibine, vraiment raciste, vraiment méchant. En cas de pépin, je ne saurais vraiment pas de quel côté trouver refuge, ne sachant départager quel groupe m'inspire le plus confiance. Il faudra donc apprendre à vivre avec tout cela désormais, quelle désillusion!
Pour ceux qui n'ont pas vu, il reste à lire: 750 commentaires sur le Net du même cru, remplis d'une haine hallucinante:

"!!! Avis a tous les dlaly de bruxelles tout les tips qui on des c...", "dessendre contre les flamants de zeb (skinet)". "Il est grand temps de bouger et leurs montré qui domaine cette ville à c'est skinettes (fils de p...)." "on va les niker leur mere", "on va tous les baiser" "Pauvre Skynet de mes c... Tu t'es cru plus intelligent que les arabes? Je te hlef que ya pas un skynet qu'est à mon niveau intellectuel ou physique, jvous baise sur tous les plans! Vous et votre leader : Adolf Hitler vous êtes des ennemis de la culture et de l'intelligence, alors commencez pas à vous la ramener. Vous êtes ce qu'il y a de plus con et ridicule sur cette planète. VOUS FAITES HONTE A LA RACE BLANCHE".

De l'autre, les 'Skinet': "Allez prier dans v os mosquées de merde plutôt que nous faire chier", "vous me donner envie de vomir !!!! vous fait les fort en bande mais une fois ke vous etes tout seuls vous chier dans votre froc !!!! ces bien grace au BELG que vous avez a manger sur votre table tout les soirs et ces comme ca qu'on ce fait remercier!!",...

Allez, bon week end. On disait que le niveau monte!

11 mai 2008

La nuit la vie



"Je me revois pendant cette nuit là, l'une des plus accablantes de ma vie. Leizer (en yiddish pour Eliézer), mon fils, viens... Je veux te dire quelque chose... À toi seul... Viens, ne me laisse pas seul... Leizer... » J'ai entendu sa voix, saisi le sens de ses paro¬les et compris la dimension tragique de l'ins¬tant, mais je suis resté à ma place. C'était son dernier vœu - m'avoir auprès de lui au moment de l'agonie, lorsque l'âme allait s'arracher à son corps meurtri - mais je ne l'ai pas exaucé. J'avais peur. Peur des coups. Voilà pourquoi je suis resté sourd à ses pleurs. Au lieu de sacrifier ma sale vie pourrie et le rejoindre, prendre sa main, le rassurer, lui montrer qu'il n'était pas abandonné, que j'étais tout près de lui, que je sentais son chagrin, au lieu de tout cela je suis resté étendu à ma place et ai prié Dieu que mon père cesse d'appeler mon nom, qu'il cesse de crier pour ne pas être battu par les res-ponsables du bloc. Mais mon père n'était plus conscient. Sa voix pleurnicharde et crépusculaire conti¬nuait de percer le silence et m'appelait, moi seul. Alors le S.S. se mit en colère, s'approcha de mon père et le frappa à la tête: «Tais-toi, vieillard! tais-toi! ». Mon père n'a pas senti les coups du gourdin; moi, je les ai sentis. Et pourtant je n'ai pas réagi. J'ai laissé le S.S. battre mon père. J'ai laissé mon vieux père seul agoniser. Pire: j'étais fâché contre lui parce qu'il faisait du bruit, pleurait, provoquait les coups... Leizer! Leizer! Viens, ne me laisse pas seul.. Sa voix me parvenait de si loin, de si près. Mais je n'ai pas bougé. Je ne me le pardonnerai jamais. Jamais je ne pardonnerai au monde de m'y avoir acculé, d'avoir fait de moi un autre homme, d'avoir réveillé en moi le diable, l'esprit le plus bas, l'instinct le plus sauvage. Sa dernière parole fut mon nom. Un appel. Et je n'ai pas répondu. "
Elie Wiesel

Un livre court, une réédition en fait qu'Elie Wiesel, sur les conseils de sa femme traductrice, a fortement réduite, dont les mots sobres prennent à la gorge. Je croyais tout savoir sur les camps de la mort. Je n'ai découvert que récemment "L'écriture ou la vie" de Jorge Semprun, "Si c'est un homme" de Primo Levi et "La nuit" d'Elie Wiesel: il faut se garder d'oublier l'histoire des camps.


Lu dans:
La Nuit . Elie Wiesel. Les Editions de Minuit. 1958 / 2007. 200 p . Extrait p. 16, 17

In medio virtus

"Quand il y a deux solutions, choisissez toujours la troisième.
Humour juif

Lu dans:
Parlons d'aujourd'hui ! La Libre Belgique du 10/05/2008. Entretien avce Daniel Cohn-Bendit.

09 mai 2008

Le fil du funambule

"Ceux qu'on aime sont le balancier qui nous permet d'avancer sur notre fil de funambule."

Miou Miou

Lu dans.
On va dans le mur et on est perdu. Interview de Miou Miou par Philippe Manche. Le Soir. Lundi 5 mai 2008. p.40

08 mai 2008

Un homme normal

« Un psychanalyste pose des questions:- Qu'est-ce qui se trouve dans la rue et dans quoi on a peur de marcher ?- Un trou.-

Qu'est-ce que ceci : La femme en a deux, la vache quatre...- Des jambes.-

L'homme le fait debout, la femme assise, le chien sur trois pattes...- Dire bonjour.-

Voilà un homme normal. Si vous saviez les horreurs que j'entends parfois à ce propos.»

Jean Grenier, Carnets 1944-1971.

Lu dans :
La Vérité Médicale. Louise Lambrichs. Puriel. Hachette Littératures. Laffont 1993. 470 p.