28 février 2006

24 février 2006

Brève

Irak, fauve qui peut

faim de rêves

faims

besoin de boire
soif
besoin de manger
faim
besoin de repos
fatigue
besoin de drogue
manque
besoin de chaleur
froid

mais besoin de rêves?

Denis Heudré

22 février 2006

comme du Proust à l'envers

"Et si le temps gagné par l'entremise de la vitesse était inutilisable pour le bonheur?"
Denis Grozdanovitch. Petit traité de la désinvolture.

C'est un peu comme du Proust à l'envers, "à la recherche de la perte du temps gagné",
avec à la clé l'invention des distractions les plus niaises pour en venir à bout.

21 février 2006

des filets toujours plus grands

"Si je recommençais ma vie, je tâcherais de faire mes rêves encore plus grands ; parce que la vie est infiniment plus belle et plus grande que ne n'avais jamais cru, même en rêve."
Bernanos

Comment ne pas évoquer le violoniste virtuose Ivry GITLIS, ambassadeur de l'Unesco, qui préconise - "si on veut ramener de gros poissons - de partir à la pêche avec de gros filets. Qui part avec de minuscules filets ne ramènera que de minuscules prises" car la vie ne se compte pas en respirations, mais par les moments qui t’ont coupé le souffle.

la complainte de l'ange fatigué

La complainte de l'ange fatigué,
de l'oiseau blessé
et de l'amoureux éconduit :

Comme ils sont longs,
Les jours,
Sans ailes.

Gilda Fiermonte. La vie sans ailes

Le hasard de mes rêves cette nuit , un peu agités sans doute suite à la délicieuse soirée passée avec les enfants et leurs beaux hier soir, m’a fait croiser et recroiser tout au long de la nuit un curieux bonhomme sans âge qui portait un drôle de nom, de consonance étrangère mais dont je me souviens parce qu’il le prononçait à voix basse , tout seul : Wibenictoch. A un moment j’ai cru me reconnaître sous ses traits, mais je me suis aperçu que c’était mon propre reflet dans la glace. La réalité nous joue bien des tours, nous fait des farces comme on dit à Bruxelles. Saurai-je jamais qui il est vraiment, mais sait-on jamais qui on est vraiment ? Le plus mystérieux est sans doute qu’appartenant au monde du rêve je ne suis pas sûr d’encore le rencontrer un jour, puisque que rien ne laisse supposer qu’il ait jamais existé. Revoit-on jamais un fugace reflet dans une glace? Le seul nom à consonance étrangère demeure, et je me plais à le prononcer pour moi seul, à voix basse.

18 février 2006

le travail

Le travail c'est bien une maladie, puisqu'il y a une médecine du travail.
Coluche

17 février 2006

Le printemps se retient

"Ciel léger ce Vendredi, libre lumière. Une belle journée de Février, et le soir au retour une giboulée.
Le printemps se retient, se concentre, se devine."
Jacques Chanaz

le bonheur come vocation

"Du jour où je parvins à me persuader que je n'avais pas besoin d'être heureux, commença d'habiter en moi le bonheur ; oui, du jour où je me persuadai que je n'avais besoin de rien pour être heureux. Il semblait, après avoir donné le coup de pioche à l'égoïsme, que j'avais fait jaillir aussitôt de mon coeur une telle abondance de joie que j'en pusse abreuver tous les autres. Je compris que le meilleur enseignement est d'exemple. J'assumai mon bonheur comme une vocation."
André Gide. Les nourritures terrestres.

16 février 2006

il reste quelque chose

"En s'en allant, Geai laissait quelque chose. Elle laissait le meilleur
d'elle-même, mais peut-être le meilleur de nous-mêmes ne nous appartient-il
pas, peut-être ne sommes-nous que les gardiens d'une chose qui, lorsque nous
disparaissons, demeure."
Chrisitian Bobin. Geai.

Une vie avant la mort

"Y a-t-il une vie avant la mort?"

Ce titre clin d'oeil d'un articulet du Soir au sujet de la pièce "Il y a quelque chose après le Signal de Botrange", jouée à l'Atelier 210 à Bruxelles, m'a faît sourire. Aurais-je été prof de lettres, je l'aurais donné comme sujet de dissertation ce jour même c'est sûr. Je ne le suis pas, alors je m'invente mes dissert à moi tout seul, et je trouve que l'anodine phrase est bien plus dense qu'il n'y paraît.

13 février 2006

La voix des choses

Le 3 octobre ou le 4, me trouvant à l'hôpital de Bangor, dans le Maine, où j'étais hospitalisée depuis deux jours, et ayant subi ce matin-là un angiogramme, Jerry Wilson, arrivé de Paris deux ou trois jours plus tôt pour me soigner, et lui-même malade, me mit entre les mains l'admirable plaque de malachite que j'avais marchandée à plusieurs reprises, en 1983 et 1985 à New Delhi, pour la lui offrir, et finalement donnée le 22 mars précédent, pour son anniversaire, quand il était lui-même hospitalisé dans le Maine. Elle ne l'avait pas quitté depuis. Mais sans doute mes mains étaient faibles, ou moi-même un peu assoupie, car j'ai senti glisser quelque chose, un bruit léger, fatal, irréparable, me réveilla de mon sommeil.
J' étais bouleversée d'avoir ainsi détruit à jamais cet objet qui avait tant compté pour nous, cette plaque de minéral au dessin parfait à peu près aussi antique que la terre. De quel dépôt cent fois millénaire était-elle venue pour nous attendre deux ans chez un bijoutier hindou, puis pour passer et repasser deux fois l'Atlantique, aux mains d'un ami qui n'avait peut-être plus longtemps à vivre? De quel Himalaya, de quel Pamir? Mais le son même de sa fin avait été beau... «Oui, me dit-il, la voix des choses. » J' aurais voulu retourner en Inde pour lui retrouver une autre plaque aussi belle que celle-là. Mais j'ai décidé d'appeler La Voix des choses ce petit livre - où rien à peu près n'est de moi, sauf quelques traductions - mais qui m'a servi de livre de chevet et de livre de voyage pendant tant d'années et parfois de provision de courage.

Marguerite Yourcenar . Octobre 1985 - Juin 1987. La voix des choses . Éditions Gallimard, 1987.

La pensée d'aujourd'hui se fait clin d'oeil. On adore la Saint Valentin ou on l'exècre, c'est selon. Et si par la force de ce court texte, un moment, on élevait un peu le niveau. Ce qui unit les êtres dépasse le factuel, les phrases éculées, les symboles vulgaires. D'où vient donc que ce court texte dont les mots clé sont "malade", "vieux", "faible", "brisé" recèle tant de tendresse? Les sentiments forts s'expriment en mineures.

Harmonie du mouvement et de l'immobilité

Pendant que le printemps était encore sec, avant les averses et les orages successifs, il m'arrivait de passer un moment dans ma vigne, sur un petit" bout de jardin en friche où je faisais alors mon feu. Depuis des années, un hêtre poussait là, au beau milieu de la haie d'aubépine qui bordait le terrain. Au début, c'était un minuscule petit arbuste, issu d'une graine amenée de la forêt par les vents. Des années.durant, je l'avais laissé se développer provisoirement et un peu à contrecœur. J'avais de la peine pour l'aubépine, mais, par la suite, le petit arbuste opiniâtre s'épanouit si magnifiquement que j'acceptai définitivement sa présence. Aujourd'hui, c'est déjà un beau petit arbre qui m'est devenu deux fois plus cher qu'avant, car on vient d'abattre dans la forêt voisine mon arbre préféré, le vieux hêtre majestueux dont les morceaux de tronc sciés, lourds et puissants, jonchent encore le sol, là-bas, comme les tambours d'une colonne antique. Mon petit arbre est vraisemblablement issu de ce hêtre. Je me suis toujours senti heureux et impressionné de voir avec quelle opiniâtreté mon petit hêtre garde son feuillage. Quand tous les arbres sont depuis longtemps déjà dépouillés, il conserve encore son habit de feuilles flétries et traverse ainsi le mois de décembre, de janvier, de février. Les tempêtes le tiraillent, la neige le recouvre puis fond petit à petit, les feuilles desséchées, d'un brun foncé, prennent une teinte de plus en plus claire, elles deviennent plus fermes, plus soyeuses, mais l'arbre ne les laisse pas s'envoler, car elles doivent protéger les jeunes bourgeons. Enfin, au printemps, à chaque fois plus tard qu'on ne s'y attendait, l'arbre apparaît un jour transformé. Il a perdu son ancien feuillage et sort ses tendres bourgeons tout neufs recouverts de rosée.

Cette fois-ci, je fus témoin de cette métamorphose. Cela se passa peu après que la pluie eut reverdi et rafraîchi le paysage. C'était au milieu du mois d'avril, dans l'après-midi; je n'avais pas encore entendu chanter le coucou et découvert les narcisses dans les prés. Quelques jours auparavant, j'étais venu jusqu'à cet endroit. Le vent du nord soufflait avec force. Tout frissonnant, le col de mon manteau relevé, j'avais regardé avec admiration le hêtre résistant, insensible aux bourrasques qui le harcelaient, cédant à peine une petite feuille. Avec opiniâtreté et bravoure, dureté et entêtement, il retenait son vieux feuillage pâle.
Ce jour-là, alors que je me tenais auprès de mon feu, coupant du bois dans la douceur d'une journée sans vent, je vis la chose arriver: une brise imperceptible et tiède se leva tout à coup, une simple respiration, et par centaines, par milliers, les feuilles si longtemps épargnées s'envolèrent, silencieuses, légères, dociles, lassées de leur persévérance, lassées de leur résistance et de leur vaillance. Ce qui avait tenu et résisté pendant cinq, six mois, succomba en quelques minutes à un petit rien, à un souffle: l'heure de la fin avait sonné, l'amère persévérance n'était plus nécessaire. Les feuilles se dispersèrent, flottèrent au gré du vent, souriantes, consentantes, sans livrer combat. Ce petit vent était cependant bien trop faible pour emmener au loin ces feuilles si légères et fines, et comme une bruine, elles tombèrent à terre, recouvrant le chemin et l'herbe au pied du jeune arbre dont quelques bourgeons seulement avaient verdi après être éclos. Que m'avait révélé ce spectacle surprenant et pathétique? Était-ce la mort, la mort du feuillage hivernal qui s 'était accomplie sans heurt, sans résistance? Etait ce la vie, la jeunesse impatiente et gaie des bourgeons dont la volonté s'était soudain éveillée, leur permettant de conquérir l'espace dont ils avaient besoin? Était-ce triste, étaitce amusant? Était-ce un avertissement destiné au vieil homme que j'étais, me sommant de voleter puis de tomber moi aussi, me rappelant que j'étais peut-être en train de ravir de l'espace à des jeunes gens, à des êtres plus forts? Ou bien étais-je invité à résister comme le feuillage du hêtre, à me tenir debout aussi longtemps, aussi opiniâtrement que possible, à m'opposer et à me défendre, puisque plus tard, au moment opportun, les adieux seraient faciles et joyeux? Non, comme lors de chaque révélation, c'étaient le Tout et l'Éternel qui m'étaient apparus, l'anéantissement des contraires, leur fusion dans la réalité incandescente.

Cela n'avait aucune signification particulière, ne m'avertissait de rien. Au contraire, cela signifiait tout, le secret de l'Être se dévoilait ici, et, pour celui qui regardait, c'était merveilleux, cela représentait le bonheur, le sens, c'était un présent, une découverte comme pour une oreille emplie de la musique de Bach, comme pour un œil fasciné par un tableau de Cézanne. Cependant, ces termes et ces explications ne constituaient pas l'événement, ils n'apparurent qu'a posteriori. L'événement en lui-même se résumait en fait à une apparition, un miracle, un mystère aussi beau que grave, plein de grâce mais aussi implacable.

À ce même endroit, près de la haie d'aubépine et du hêtre, je fus à nouveau touché par le grand Mystère lors d'une expérience visuelle tout aussi allégorique. Le monde avait pris une teinte verte éclatante et, lors du dimanche de Pâques, le cri du coucou avait retenti pour la première fois dans notre forêt. C'était par un de ces jours d'orage où l'atmosphère douce et humide était très changeante et ventée. Le ciel chargé, qui laissait régulièrement passer quelques rayons de soleil illuminant la verdure toute neuve de la vallée, était traversé par de grandes masses nuageuses; le vent semblait venir de partout, même si la direction sud nord dominait. L'agitation et la fureur emplissaient l'atmosphère de tensions extrêmement fortes. Et là, au beau milieu de ce spectacle, s'imposant à mon regard, se tenait à nouveau un arbre, un bel arbre jeune, un peuplier au feuillage tout neuf ornant le jardin voisin du mien. Telle une fusée, il montait vers le ciel, balançant avec souplesse dans le vent sa cime effilée. Pendant les courtes accalmies, il semblait se fermer comme un cyprès, resserrant ses branches contre son tronc, mais, lorsque le vent reprenait vigueur, ses mille branches fines qui partaient si facilement dans tous les sens se mettaient à gesticuler. La cime de l'arbre magnifique dont le feuillage bruissant scintillait délicatement oscillait de-ci de-là, puis se raidissait, heureuse de sa force et de sa nouvelle jeunesse. Ce va-et-vient incessant qui produisait un léger murmure ressemblait au mouvement de l'aiguille sur une balance. La cime semblait tantôt ployer sous les assauts répétés du vent, tantôt se redresser dans un
brusque sursaut de volonté. (Bien plus tard, je me suis rappelé que, plusieurs dizaines d'années auparavant, mes sens à l'écoute avaient observé ce jeu sur une branche de pêcher et que j'avais retranscrit mes impressions dans un poème intitulé: « Le rameau en fleur ».)

Avec joie et sans crainte, avec gaieté de cœur même, le peuplier abandonnait ses branches et son habit de feuilles au vent humide, qui s'amplifiait considérablement. Le chant qu'il faisait entendre par cette journée d'orage, les formes que sa cime effilée dessinait dans le ciel me semblaient merveilleux, incomparables. Ils exprimaient la joie aussi bien que la gravité, la volonté active et la soumission, le jeu de la liberté et le destin. Ils rassemblaient en eux-mêmes tous les antagonismes et les contraires. La victoire et la force n'appartenaient pas au vent parce qu'il était capable de secouer et de faire ployer ainsi le peuplier; la victoire et la force n'appartenaient pas non plus à l'arbre parce qu'il savait se redresser, souple et triomphant après chaque fléchissement. Elles revenaient au jeu auquel ils s'adonnaient tous deux, à l'harmonie qui s'était établie entre le mouvement et l'immobilité, entre les forces célestes et les forces terrestres. La danse infiniment mouvante de la cime de l'arbre dans la tempête n'était qu'une image dévoilant le mystère du monde, au-delà de la force et de la faiblesse, du bien et du mal, de l'agir et du subir. Pendant un instant, une petite minute d'éternité,
je vis apparaître sous une forme pure et parfaite, plus pure et plus parfaite que si j'avais lu Anaxagore ou Lao Tseu, ce qui d'habitude restait caché et' secret. Et là encore, j'eus le sentiment que pour apercevoir cette image, en déchiffrer le sens, il n'avait pas simplement fallu le miracle de cette heure printanière, mais aussi les voyages et les errances, les folies et les expériences, les plaisirs et les souffrances de dizaines et de dizaines d'années. Le peuplier qui m'avait offert cette vision m'apparut lui-même comme un enfant, un être inexpérimenté et inconscient. Bien des gelées et des averses de neige devraient encore l'user, bien des tempêtes devraient encore le bousculer, bien des éclairs le toucher et le blesser avant qu'un jour peut-être il ne fût capable de voir et d'écouter, avant qu'il ne devînt avide de découvrir le grand Mystère.

Hermann Hesse. Eloge de la vieillesse. Biblio.

12 février 2006

Parabole chinoise

"Un vieil homme du nom de Chunglang, qui signifie «Maître des rochers », possédait un
petit lopin de terre dans les montagnes. Un jour, il perdit l'un de ses chevaux. Des voisins vinrent alors lui exprimer leurs condoléances pour ce malheur.
Mais le vieil homme leur demanda: « Pour quoi pensez-vous que cela soit un malheur? »
Et voilà que quelques jours plus tard l'animal revint, suivi d'une horde de chevaux sauvages. À nouveau les voisins apparurent, pour le féliciter cette fois-ci de cette aubaine.
Mais le vieil homme leur rétorqua: « Pourquoi pensez-vous que cela soit une aubaine? »
Les chevaux étant devenus très nombreux, le fils du vieil homme se prit de passion pour l'équitation, mais un beau jour il se cassa la jambe. Alors, encore une fois, les voisins vinrent présenter leurs condoléances et à nouveau le vieil homme leur rétorqua: «Pour quoi pensez-vous que cela soit un accident malheureux? »
L'année suivante, la commission des Grands Flandrins arriva dans la montagne. Elle recrutait des hommes forts pour devenir valets de pied de l'empereur et porter la chaise de celui-ci. Le fils du vieil homme, toujours blessé à la jambe, ne fut pas choisi.
Chunglang ne put réprimer un sourire."

Feuille morte

Feuille morte

Toutes les fleurs veulent se changer en fruits,
Toute matinée veut devenir soirée,
Sur terre rien n'est éternité,
Si ce n'est le mouvement, le temps qui fuit.

Même le plus bel été veut voir une fois
La nature qui se fane, l'automne qui vient.
Reste tranquille, feuille, garde ton sang-froid
Lorsque le vent veut t'enlever au loin.

Poursuis tes jeux et ne te défends pas,
Laisse les choses advenir sans heurts,
Laisse enfin le vent qui te détacha
Te conduire jusqu'à ta demeure.

Hermann Hesse . Eloge de la vieillesse

Je vous souhaite une bonne semaine
CV.

11 février 2006

le modèle

Elle me disait que parfois il lui arrivait de faire exécuter au patient quelques gestes ou postures, debout bras tendus ou immobile, ou penché vers l'avant ou relevant le cou et qu'alors elle se sentait dans cet instant de silence, comme un maître de danse, un sculpteur qui se concentre, se recueille, se tend, pour mieux sentir, comprendre les attaches et les muscles du modèle, et il n'y a pas de modèle laid, pas de corps laid, pas de visage ou d'oeil laid. Pas de main laide.
Jacuqes Chanaz

10 février 2006

Eloge de la vieillesse

"Le vent froid de l'automne siffle dans les
[ajoncs desséchés
Qui blanchissent dans la lumière du soir ;
Les corneilles quittent les saules et volent vers
[l'intérieur des terres.

Un vieil homme se repose, seul sur la grève,
Il sent le vent dans ses cheveux, la nuit et la
[neige qui vient.
Depuis la rive plongée dans l'ombre il regarde
[vers la clarté,
Là-bas, entre nuages et lac, une bande
De terre éloignée brille encore dans la lumière
[chaude:
Au-delà merveilleux, règne de félicité comme
[le rêve et la poésie.

Il fIxe du regard cette image lumineuse,
Repense à son pays, aux années de bonheur, Voit pâlir l'or, le voit disparaître,
Se détourne, quitte les saules
Et marche lentement vers l'intérieur des terres."

Hermann Hesse. Eloge de la vieillesse. Biblio.

Au petit-déjeûner ce matin, je peste un moment car Le Soir n'est pas arrivé
pour participer à mon réveil comme il le fait habituellement.
Je le remplace par la lecture de quelques pages de l'Eloge à la vieillesse
d'Hermann Hesse et trouve cette belle page qui lance ma journée d'aussi
belle manière que ne l'aurait fait la lecture des petites nouvelles.
Je ne verrai pas mes vieux patients ce jour de la même manière.

09 février 2006

La vie est une scène

Le monde entier est une scène,
Hommes et femmes, tous, n’y sont que des acteurs,
Chacun fait ses entrées, chacun fait ses sorties,
Et notre vie durant, nous jouons plusieurs rôles.

Shakespeare, As you like it

07 février 2006

Le bonheur d'être puce

"Être petit et s'attaquer à quelqu'un de très grand est une action d'éclat.
C'est beau d'être la puce d'un lion... Le lion humilié a dans sa chair le dard
de l'insecte, et la puce peut dire : j'ai en moi du sang de lion."
Victor Hugo

Je vous souhaite une bonne semaine
CV.

Sagesse des mathématiques

"Le carré de l'hypoténuse d'un triangle droit
est égale à la somme des carrés des deux autres côtés."

Lewis Carroll (Curiosa mathematica, 1888), celui d'Alice, disait de ce théorème qu'il était aussi beau, aussi éblouissant aujourd'hui qu'à l'heure où Pythagore le découvrait. Les siècles n'en ont pas altéré la limpidité. La capacité d'émerveillement débusque la beauté dans les domaines les plus austères. Que débusquerez-vous aujourd'hui?

Sagesse des mathématiques

"Le carré de l'hypoténuse d'un triangle droit
est égale à la somme des carrés des deux autres côtés."

Lewis Carroll (Curiosa mathematica, 1888), celui d'Alice, disait de ce théorème qu'il était aussi beau, aussi éblouissant aujourd'hui qu'à l'heure où Pythagore le découvrait. Les siècles n'en ont pas altéré la limpidité. La capacité d'émerveillement débusque la beauté dans les domaines les plus austères. Que débusquerez-vous aujourd'hui?

05 février 2006

Son âme aux cheveux gris

"Que chacun se rajeunisse
dépouille vite
son âme aux cheveux gris. "

Vladimir Maïakovski. Poésie . Gallimard.

03 février 2006

Mystère de la peinture japonaise

«Je dessine depuis l'âge de six ans toutes les formes qui me rencontrent. Quand j'ai eu cinquante ans, j'avais déjà publié des masses de dessins mais tout ce que j'ai fait avant soixantedix ans n'est pas digne d'être évoqué. A soixante-treize ans, j'ai commencé à saisir la vraie nature des bêtes, des arbres, des herbes, des oiseaux. A quatre-vingts ans, j'aurai fait des progrès. A quatre-vingt-dix ans, j'aurai peut-être approché le secret des choses. A cent ans, j'aurai atteint un grade de perfection qui touchera. Et à cent dix ans, tout ce que je dessinerai, ne serait-ce qu'un point ou une ligne, sera vivant. »

Hokusai Katsushika (1760-1849), peintre, dessinateur, graveur et auteur d'écrits populaires japonais. Son œuvre influence de nombreux artistes européens, en particulier Gauguin et Van Gogh. Il signe parfois ses travaux, à partir de 1800, par la formule « Gakyôjin », Le fou de dessin. Il meurt le 10 mai 1849. Il laisse derrière lui une œuvre qui comprend 30 000 dessins.
Ses derniers mots sont : « Encore cinq ans et je serais devenu un grand artiste. »

http://fr.wikipedia.org/wiki/Hokusai

01 février 2006

petite peine grande peine

Les petites peines sont bruyantes et les grands chagrins muets.

Proverbe danois.

sagesse du chagrin

Dans ma jeunesse, je n'avais jamais connu le goût du chagrin
Mais je me plaisais à hanter de hauts balcons
Du haut desquels, pour écrire des poèmes nouveaux,
je me forçais à chanter d'imaginaires chagrins.

Aujourd'hui que j'ai bu le chagrin jusqu'à la lie
Je voudrais en parler, mais je me tais
Et si j'ouvre la bouche, c'est seulement pour dire:
«L'air est frais, quel bel automne! »

Xin Qiji (1140 - 1207, écrivain chinois)

sagesse du chagrin

Dans ma jeunesse, je n'avais jamais connu le goût du chagrin
Mais je me plaisais à hanter de hauts balcons
Du haut desquels, pour écrire des poèmes nouveaux,
je me forçais à chanter d'imaginaires chagrins.

Aujourd'hui que j'ai bu le chagrin jusqu'à la lie
Je voudrais en parler, mais je me tais
Et si j'ouvre la bouche, c'est seulement pour dire:
«L'air est frais, quel bel automne! »

Xin Qiji (1140 - 1207, écrivain chinois)